Dans une intervention qui gagnerait à être rendue largement publique pour que les gens mesurent mieux leur pouvoir réel de contestation quand elle se réveille et se donne une forme débordante, Édouard Philippe fait part de son propre étonnement à avoir réussi à imposer l’invraisemblable série des contre-réformes Macron-1 : « On est en 2017, on fait les ordonnances Travail. Moi je me dis ça va être terrible. Mais on fait les ordonnances Travail, et ça passe. On fait la réforme SNCF, et ça passe. On impose la sélection à l’entrée des universités, et ça passe ». Résumons : on monte cran après cran dans la régression sociale, on serre les fesses à chaque fois, et à chaque fois ça passe, c’est à peine croyable, c’est merveilleux. « Et donc on se dit que, même quand ça crispe, il faut y aller. Et on y va ». « On y va » et « Ça passe », voilà ce qu’il est temps d’effacer de leurs pensées d’antichambre, comme ces sourires d’ahuris de leurs visages.
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