mes réactions à "Tiens, ça glisse" :
1) Aujourd’hui, et sous nos latitudes, contrairement à ce qu’a pu être l’Amérique ségrégationniste par exemple, dont on importe les théories, le modèle et le vocabulaire, ce n’est pas l’État qui racialise.
Faux, de nombreux sociologues ont montré depuis les années 60 (en France) que notre système est un vecteur important de la racialisation(*). Sous sa forme étatique notamment mais aussi avec d'autres institutions comme celle des médias, principalement. On peut parler discours publique, sémantique, aménagement du territoire et accés à celui-ci, etc...
2) [...] face à un public quelques fois critique, mais plus généralement atone, voire enthousiaste [...]
Après avoir exposé l'idée que le vocabulaire est ce qui compte le plus (d'après une idée que je trouve fausse (1)), l'auteur en appelle à la malveillance de ce discours "d’extrême gauche" par le soutien d'une foule amorphe sans expliquer que la foule amorphe est le produit d'un système médiatique (une tribune...), non d'une mouvance politique. (Pour répondre par une généralité à une généralité)
3) [...] ont appris que nous ne sommes ni blancs ni non-blancs [...]
Hélas, être "blanc" n'est pas forcément une couleur de peau... C'est un status social plus qu'autre chose.
(*) Je n'utilise pas beaucoup ce mot mais le sens que je lui donne est le fait d'expliquer une situation par le prisme du concept de race :
Si je dis que les africains ne sont pas assez entrés dans l'histoire pour implicitement justifier l'état de l'Afrique, j'explique la situation en terme de "race africaine", comme si on pouvait exclure tout le reste de l'univers pour expliquer trivialement ce qui ne l'est pas. Sans m'exclure de la mécanique raciste qui nous concerne tous, je n'aurais jamais eu l'idée de cet exemple sans la participation de ce connard de Sarkozy.