J'ai hésité à mettre ce titre :
"Ploum, ploum, c'est toi qui te fera défoncer par tes propres idées !"
Mais j'espère que cet article a une visée plus profonde que "juste" m'en prendre à quelqu'un (au potentiel certain par ailleurs car on peut faire la part des choses concernant Ploum : j'irai probablement lire un de ses futurs billets en essayant de pas m'enfermer dans le propos de ma critique et de cet article long et douloureux mais nécessaire).
Ah, un peu de recul.
Il y a d’abord, nous dit très sérieusement Nicolas Celnik dans Libération (lui aussi a compris qu’il ne fallait plus se moquer, alors il écrit une « Lettre à (son) ami complotiste »), que l’un des ressorts positifs des adeptes de complots vient de « l’impression d’avoir découvert ce qui devait rester caché ». Mais Nicolas Celnik sait-il que le vocable princeps de l’idéologie journalistique est « décrypter », ce qui, si l’on suit bien l’étymologie, signifie, précisément, mettre à découvert ce qui était caché. Il n’est pas un organe de presse qui ne s’enorgueillisse de ses « décryptages ».
Le décryptage autorisé a toujours consisté en cette forme particulière de recryptage, mais ici tout à fait inconsciente.
« Décrypter », c’est avoir admis que les gueux ne se contentent plus d’une simple injonction
Et j'ajoute que se faire "décrypter" un évènement par un économiste formé en lettre qui se contente de propager un "avis" préconçu ou autre tâcheron du niveau de Barbier qui joue le grand lyrisme pompeux pour nous sortir du discours en mode ORTF; bin c'est pas ouf...
L'article a une certaine fraîcheur à admettre l'éventualité que dans "les complotistes" il pourrait y avoir un travail de meilleur qualité que sur certain médias main stream. C'est anecdoctique vu le niveau ambiant de ces médias... Et ça ne doit pas constituer un niveau de référence, ce serait pas mal qu'on dépasse ce stade crasseux de l'infantilisation à base de "décryptage". Et ça ne doit pas non plus m'aveugler sur la confusion qu'il règne également chez d'autres "les complotistes" (des personnes en fait, l'appartenance au groupe étant virtuelle ici...) dont je peux faire partie aux yeux de certain (la lose hin ?).
C’est que l’autorité des paroles institutionnelles n’a pas été effondrée du dehors par quelque choc exogène adverse : elle s’est auto-effondrée, sous le poids de tous ses manquements. À commencer par le mensonge des institutions de pouvoir. Les institutions de pouvoir mentent. Mediator : Servier ment. Dépakine : Sanofi ment. Bridgestone : Bridgetsone ment. 20 milliards de CICE pour créer un million d’emplois : le Medef ment. Mais aussi : Lubrizol, les pouvoirs publics mentent ; nucléaire, tout est sûr : les nucléocrates mentent. Loi de programmation de la recherche : Vidal ment (mais à un point extravagant). Violences policières, alors là, la fête : procureurs, préfecture, IGPN, ministres, président de la République, tout le monde ment, et avec une obscénité resplendissante qui ajoute beaucoup. Covid : hors-concours.
Oups, retour à la réalité (celle qui me semble le plus probable).
Très bon article, je conseille de la faire tourner à ceux qui sont mûrs pour devenir des petits complotistes en herbe (huhu, un brin d'humour).
C’est long trente ans à ce régime, pendant que le chômage, la précarité, les inégalités, les suicides et les services publics explosent. Ça en fait du travail de sape dans les esprits.
Ne vous en faites pas : il vous reste la drogue ! Et la musique, un entourage, une activité, un chat ?