Morceaux choisis:
La solution semble marquée du sceau de l’évidence et présente l’avantage de réduire la pression sur les nappes phréatiques l’été, qui provoquait régulièrement l’assèchement complet de centaines de kilomètres de cours d’eau du département. Mais cette « solution de bon sens » est-elle à même de résoudre le problème de l’eau ? L’évidence est malheureusement trompeuse, car si le raisonnement est infaillible, le constat de départ est erroné. La solution des mégabassines ne règle pas les causes profondes du problème auquel nous sommes confrontés, une accélération continue du cycle de l’eau depuis des décennies, et ne peut donc prétendre au rôle de solution unique, ni même prioritaire.
En effet, plusieurs décennies de politiques publiques en France ont eu pour résultat de précipiter l’évacuation de l’eau de pluie vers la mer, sans lui laisser le temps d’imprégner les sols, puis les nappes phréatiques. Tout d’abord, on a rectifié les cours d’eau : pour empêcher les inondations, ils ont été canalisés, tandis que leurs méandres étaient endigués et éliminés. Ainsi le débit des rivières a augmenté (on roule plus vite en ligne droite que lorsqu’il y a des virages, c’est vrai aussi pour l’écoulement de l’eau des rivières), empêchant l’eau de stagner, un effet amplifié par le drainage des parcelles agricoles.
Ensuite, on a éliminé les prairies inondables des bords de rives. Ces zones humides, qui ont été drainées, permettaient par les crues hivernales de capter pendant des semaines de l’eau de pluie qui, plutôt que de s’écouler en quelques jours vers l’océan, remplissait lentement les réserves d’eau souterraines. Puisqu’il n’y avait plus de crues, on a transformé ces prairies en champs de maïs.
Les mégabassines peuvent d’autant moins constituer l’unique réponse à la crise de l’eau qu’elles ne vont concerner a priori que 7 % environ des agriculteurs du sud des Deux-Sèvres – pour beaucoup des producteurs de maïs, auxquels l’État financeur accorde le droit de pomper dans ces bassines en échange de pratiques agroécologiques et vertueuses (avec un résultat pour l’heure fort mitigé, puisque 92 % des 38 exploitants ayant déjà accès aux bassines ne se sont pas engagés dans la réduction de l’utilisation des pesticides). Doit-on laisser sans solution les 93 % des agriculteurs restants ?
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On gère l'eau comme le pognon, on concentre tout sur quelques acteurs et on ne considère que nous, les humains.
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Quelques chroniques remarquables :
. Chronique la plus ancienne : piézomètre 00147D0218/P1 à Lille
. Chronique comportant le plus de mesures : piézomètre 09994X0521/P4B à Nice
. Exemple d'une longue série régulière de 1980 à 2019 : piézomètre 01937X0054/F à Villers-en-Haye
. Exemple d'une longue série avec un trou dans les données : piézomètre 05765X0013/SONDAG à Vitry-sur-Loire
. Exemple de comparaison de niveaux : Comparaison de 5 piézomètres à Orléans