Elle s’est approchée de la porte. Son mari arrive quelques secondes plus tard et lui montre l’endroit où il a été touché. Sur ses conseils, il appelle police-secours pour demander la marche à suivre. L’agent lui recommande de se rendre aux urgences, à moins de dix minutes en voiture. Seule sa femme a le permis de conduire : elle met son manteau pour l’accompagner.
Mais lorsque le couple ouvre la porte donnant sur la rue, les policiers se trouvent à quelques mètres, devant le portail. Ils leur intiment l’ordre de rentrer. Mohammed N. explique aux fonctionnaires qu’ils l’ont blessé et qu’il doit se rendre à l’hôpital. « Là, un des policiers m’a braqué avec le LBD et m’a dit : “Tu rentres, parce que la prochaine, elle sera dans ta gueule.” »
Samia, 38 ans, reconnaît s’être « énervée » en entendant cette menace. « Je leur ai dit : “Vous n’êtes pas bien, vous avez tiré sur un père de famille”. Ils n’ont pas répondu. » Craignant que l’agent ne « tire sur [sa] femme », Mohammed N. la ramène à l’intérieur.
Il compose à nouveau le 17, explique la situation à un agent agacé qui lui suggère d’appeler le 15 ou le 18. Le médecin du Samu lui confirme qu’il doit se rendre par ses propres moyens à l’hôpital et lui remet un numéro de dossier, « en cas de contrôle ». Quand Mohammed N. et sa femme sortent à nouveau, quelques minutes ont passé et les policiers sont partis. Ils se rendent sans encombre aux urgences, où un médecin écoute son récit, constate sa blessure et l’oriente vers le service de médecine légale en vue d’un dépôt de plainte.
En rentrant chez lui, Mohammed N. fait quelques recherches sur Internet et découvre l’existence de la plate-forme de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), à laquelle il adresse un signalement. Dès le lundi, l’IGPN le recontacte pour demander des précisions, puis l’informe qu’un service de police lillois prendra le relais.
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En parallèle de l’enquête pénale, la Direction générale de la police nationale (DGPN) confirme avoir ouvert une enquête administrative, pouvant déboucher sur des poursuites disciplinaires. Ni le parquet, ni la DGPN n'ont souhaité préciser à quelle unité appartiennent les policiers intervenant ce soir-là.
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D’après les informations de Mediapart, ces fonctionnaires déployés pour remédier à des violences urbaines ont justifié leur tir par la présence d’un « individu vêtu de noir » à l’attitude « menaçante », qui s’avançait vers eux en dissimulant ses mains.
hem...
:/ fait pas bon d'être homo au Maroc :(
C'est beau "la chance" de voir les juges lever une illégalité.
J'ai une amie qui subit un procès illégal depuis 6 ans. Mais ce n'est "personne", seulement une anonyme avec des origines étrangères (elle pourrait faire un effort!) donc ça passe. Refus du pourvoi en cassation lorsqu'ils savent qu'ils ne peuvent pas gagner illégalement en cassation. Et ils comptent sur le fait que les gens ne poursuivent pas les procédures et s'avouent vaincus.